C’est une bien belle histoire…

Elle commence par un coup de fil reçu le 20 janvier 2015 au siège de l’ONG « La Chaine de l’Espoir » à Paris :

"- Bonjour, je suis madame Festoc. André, mon mari, vient de décéder, et dans ses dernières volontés, il veut vous aider.  Mon mari voulait que vous puissiez bâtir quelque chose pour soigner des enfants », ajoute la dame au téléphone.

- Merci madame, mais vous savez, pour bâtir, il faut beaucoup d'argent, ce n'est pas si simple...

-  Oui, bien sûr, je vous donne deux millions d'euros.

- !!!!!!!!!!!!!!!!!! »

Madame Festoc ajoute avec émotion : « Il faut se dépêcher, je songe aux enfants... »

Madame Ti-San Festoc, 86 ans, d'origine vietnamienne, habite un village de Normandie. André Festoc, pupille de la nation, l'a rencontrée en 1954 dans un cinéma de Saïgon, en Indochine, où il est parti combattre à dix-huit ans. Ce fut un "coup de foudre". Quelques années plus tard, persévérant, André est parvenu à faire venir Ti-San en France. Son histoire est ensuite celle d'un homme d'affaires avisé qui fit fortune dans les transports.

De cette romance, et de la résolution d'une veuve à strictement respecter (avec l’accord de ses enfants) les dernières volontés de son mari, va naitre, à Bamako, le Centre de Chirurgie Cardiaque pédiatrique André Festoc.

 

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Au Mali, en 2015 également, le cardiologue Mamadou Diarra, directeur du CHU Mère-Enfant « Le Luxembourg », à Bamako, désespère de connaitre un jour la structure dont il rêve depuis plus de vingt ans, et qui permettrait aux 3 000 enfants maliens porteurs de pathologies cardiaques, « inscrits sur liste d’attente », d’avoir, pour la plupart d’entre eux, la vie sauve.  

Grace au don miraculeux de la famille Festoc, et à l’action de la Chaine de L’Espoir, une unité flambante neuve et ultra-moderne est rentrée en service en Septembre 2018. Fanta Diarra, 6 ans, a été la première petite malade à pouvoir être opérée avec succès dans son pays par une équipe chirurgicale franco-malienne… en présence de Madame Festoc, qui l’attendait dans la salle de réa.

Depuis lors, 200 enfants ont été opérés C’est beaucoup…et c’est bien trop peu. Pourquoi ? Parce que la chirurgie cardiaque est une chirurgie lourde qui demande beaucoup de consommables, et ces consommables coutent cher : le cout est ainsi estimé à 3 500 000 F CFA, voire plus, (environ 5 300 euros ; et jusqu’à 7 000 euros) pour une chirurgie à cœur ouvert, et à 2 500 000 F CFA pour une chirurgie à cœur fermé.

Or, la prise en charge de la Santé Publique au Mali étant toujours quasi-inexistante, ces sommes sont à la charge des familles, et dans l’immense majorité des cas, absolument hors de leur portée. Les médecins de Bamako sont donc « obligés de faire des choix, la mort dans l’âme »

 

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Dans ce contexte, en 2019, Les Cerfs-volants de Goulven ont été mis en relation directe avec le Pr. Brahima Coulibaly, chirurgien cardiaque malien. Le Pr. Coulibaly opère dans cette équipe franco-malienne, animée notamment par des chirurgiens cardiaques du CHU de Nantes qui assurent petit à petit la formation de leurs confrères maliens.

Nous avons indiqué au Pr. Coulibaly que nous souhaitions consacrer une somme de 22 000 euros environ à des opérations de chirurgie cardiaque pédiatrique, et nous lui avons demandé de nous soumettre en conséquence les dossiers de quelques enfants. Le devis suivant nous est parvenu le 13 aout 2019 :

 

Récapitulatif des Forfaits

Prénom Nom

Type de Chirurgie

Montant (CFA)

1

Aly SANGARE

Cœur fermé

2 500 000

2

Aminata A TOURE

Cœur fermé

2 500 000

3

Mariam MAGASSA

Cœur fermé

2 500 000

4

FATOUMATA COULIBALY

Cœur fermé

2 500 000

5

Djeneba   KONATE

Cœur OUVERT

4 500 000

TOTAL

14 500 000 F =22137 euros


Les opérations de Ali, Aminata et Mariam ont été réalisées avec succès au mois d’Octobre ; pour Fatoumata et Djeneba, présentant une pathologie plus lourde, il a fallu attendre la mission des chirurgiens de Nantes au mois de Novembre, mais aujourd’hui, toutes les deux vont également très bien.

 

  • Ali est un petit garçon né en Juillet 2018, dernier enfant d’une fratrie de trois. Sa famille habite à Bamako.
  • Aminata, la plus petite de l’équipe, est née en avril 2019, dans une famille de Sotuba, en banlieue de Bamako. La fratrie comprend quatre enfants.
  • Mariam est née le 1er Janvier 2014 (?) à Bamako, dans une famille polygame de 10 enfants, dont elle est la septième.
  • Fatoumata, qui a également six ans, vit dans la ville de Ségou. Le papa, non francophone, est maçon. La famille, monogame, comprend six enfants dont Fatoumata est la dernière. Elle a déjà été en très grand danger en 2017, et a bénéficié dans l’urgence d’une « chirurgie palliative » grâce à une mission de chirurgiens d’Angers. Notre association vient donc de lui donner accès à la « réparation » définitive nécessitée par sa croissance.
  • Le cas de Djeneba, était le plus sévère, nécessitant une intervention à cœur ouvert (insuffisance mitrale). Djeneba est née en juin 2004, à Bamako, dans une famille de huit enfants. Elle est régulièrement scolarisée dans un établissement situé à 500 mètres de son domicile.

 

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Le 31 janvier 2020, le Pr. Brahima Coulibaly a organisé dans son bureau, une réunion vidéo sur WhatsApp, et nous avons eu le plaisir de voir tous les enfants en bonne santé (seuls manquaient Fatoumata et ses parents, maintenant rentrés chez eux à Ségou), et de bavarder avec les parents, eux-mêmes particulièrement émus….

Enfants opérés

Pr. Coulibaly et les patients le 31 janvier 2020