Le jeune Laminé n’a guère été épargné jusqu’à présent par la vie: son père, animateur de radio, est décédé quand l’enfant avait deux ans ; sa mère « ne fait pas face » et, depuis, a confié Laminé à une tante paternelle, Ramala, 45 ans, teinturière, qui vit dans un quartier déshérité de Bamako, qui fait de son mieux mais doit en outre s’occuper de sa mère âgée et dépendante…La famille est ponctuellement soutenue par une mission catholique.
Il y a trois ans, lors de vacances chez sa mère, l’enfant est grièvement brulé à la jambe gauche par de l’huile. Il s’en est suivi des brides cicatricielles, et, depuis trois mois, faute de moyens financiers pour intervenir, une surinfection des plaies sur tout le mollet et la cuisse.
Les Cerfs-volants de Goulven ont accepté la prise en charge de Laminé à la demande, et avec le concours sur place du Dr. Mamadou Koné. L’enfant a tout d’abord été admis pendant un mois en préopératoire à l’Institut de Dermatologie Marchoux. L’opération chirurgicale s’est déroulée en deux temps : d’abord, le 26 février, l’enlèvement des tissus nécrosés, puis, le 9 mars, l’enlèvement des brides elles-mêmes.
Laminé a été admis à Gabriel Touré dans une chambre limitée à trois lits de pédiatrie. Les interventions ont été réalisées par Oumar Coulibaly, jeune chirurgien pédiatrique en poste depuis un an et formé au Maroc. Chaque pansement s’accompagne d’une courte anesthésie (soins gratuits).
La cicatrisation de Laminé se passe bien : les plaies sont bien propres et le « bourgeonnement »est satisfaisant. Il sera prochainement possible de pratiquer la greffe de peau « en pastilles » qui doit suivre ce type d’intervention.
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Juin 2015
Au début du mois d’Avril, l’état général de Laminé s’est dégradé brutalement (amaigrissement, nausées..) et une tumeur est apparue. Le Dr.Koné a fait pratiquer, et analyser, un prélèvement d’anapath. Verdict : un épithélioma spinocellulaire, autrement dit, une cancérisation, qui apparaît notamment sur des brulures non soignées. Laminé a été aussitôt transféré en service d’oncologie, où le praticien a refait de nouveaux examens envoyés en Allemagne en vue d’établir un protocole de soins. Les résultats ont mis plus d’un mois avant de revenir à Bko, mais le pauvre petit n’a pas eu la force de les attendre ; il s’est éteint doucement le 30 Mai. Nous avons reçu peu après les remerciements de sa tante. Beaucoup de tristesse, de regrets aussi, que son chemin n’ait pas croisé le nôtre bien plus tôt.
Adieu Laminé.