7 novembre 2016

Kamba DIAKITÉ, 22 ans, et sa petite Marietou, 2 mois étaient en totale détresse. Le 12 Octobre 2016, nous avons été appelés au téléphone par une infirmière du CNAM de Bamako, nous indiquant qu’elle avait dans son service un nourrisson de 2 mois, que sa mère, trop affaiblie, ne parvenait plus à allaiter. Le lendemain, nous avons reçu par mail ce petit résumé :

               « L'histoire de Kamba remonte à environ 2 mois. Juste après la naissance de sa fille, surviennent des difficultés respiratoires accompagnées d'un œdème des deux membres inférieurs. Kamba vit alors à Bamako avec un mari « fantôme ». Elle est envoyée à Blada, village de brousse dans la région de KITA, chez sa mère, pour soins (sens inverse!). Deux jours après son arrivée, fièvre, vomissements, soulèvement de la peau de la jambe gauche s'ajoutent au tableau clinique. Thérapeutique mal adaptée et soins inadéquats ont permis l’installation d'une cellulite nécrosante (aine, jambe et pied gauche). {NDLR : ne surtout pas confondre avec le simple désagrément inesthétique}. Evacuée au Gabriel Touré à Bamako, Kamba s'est retrouvée au CNAM avec sa mère comme seul soutien moral (sans argent).Son état nutritionnel aidant, sa petite de 2 mois n'a plus de quoi se nourrir... »

Voici une photo prise ce jour-là :

Kamba et son bébé avant sa prise en charge

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20 juin 2017

Le CNAM (Centre national d’Appui à la lutte contre la Maladie) a accepté à notre requête de garder dans ses murs, sans paiement, l’enfant et sa mère pendant deux mois. Puis les Cerfs-volants de Goulven ont pris le relais en louant pour elles et la grand-mère, une petite chambre à côté de l’hôpital. L’association a fait soigner la maman, et, jusqu’au jour où elle a pu reprendre l’allaitement, payé le lait en poudre pour le nourrisson: Marietou est maintenant un robuste bébé de 10 mois.

Quant à Kamba, elle a bénéficié de pansements réalisés dans les meilleures conditions possibles, d’une antibiothérapie, et de greffes de peaux effectuées par le Dr. M. Koné, appuyé à distance sur ce dossier, par une consœur phlébologue rencontrée lors de sa formation à Angers. La cicatrisation de la jambe progresse surement mais lentement; la grand-mère s’impatiente un peu de rentrer au village.

Nous avons convenu ensemble qu’elles resteraient toutes les trois à BKO jusqu’à la fin du mois de Juin 2017, et qu’ensuite Mamadou Koné se chercherait un correspondant au CESCOM de leur village, afin que les pansements résiduels et la surveillance soient garantis après leur retour.

                  Kamba et son bébé sourient maintenant.30 Mars 2017 Kamba et Marietou

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15 Février 2018

La fin de prise en charge de Kamba à Bamako a été un peu compliquée.

Alors que sa mère n’attendait que de rentrer au village, Kamba faisait au contraire tout son possible pour retarder l’échéance…Nous avons fini par arrêter tout soutien financier, et un « arrangement »familial a été trouvé. La grand-mère est rentrée au village avec la petite Marietou, et Kamba est restée à Bamako, où elle fait des ménages et lessives pour aider à élever sa fille.

Cela peut sembler choquant à nos yeux d’européens, mais c’est un fonctionnement très classique dans les familles maliennes, et sans doute le meilleur pour la petite Mariétou ! (NDLR : au Mali, on appelle quelquefois la grand-mère, le baobab ; ce n’est pas un hasard…)

Kamba et Marietou-14 Septembre 2017