7 novembre 2016

Maïmouna TEMBINE est une jeune adolescente du pays dogon, près de Bankass ; elle a tout juste 14 ans. Sa mère élève seule ses sept enfants, avec pour unique ressource les petits produits de son maraichage ; le père, parti depuis plusieurs années en Côte d’Ivoire, ne se manifeste quasiment plus. La jeune fille souffre depuis sa naissance d’un hamartome épidermique verruqueux  sur le visage et le cou (plaques verruqueuses, de couleur grise, en relief très épais, parcourues de sillons profonds). La lésion, non cancéreuse, s’étend avec l’âge proportionnellement à l’augmentation de la surface cutanée. Â l’âge adulte, la lésion persiste, inchangée, avec des poussées d’inflammation et d’infection. Le seul remède est l’exérèse chirurgicale car une dégénérescence maligne n’est pas exclue. Chez Maïmouna, la lésion couvre déjà toute la partie latérale droite du visage et du cou, et elle a un développement rapide, surtout depuis trois ans.

Maïmouna avant son opérationMaïmouna

 

Des épisodes de surinfection, sans doute dus à l’application de cataplasmes divers et variés, ont poussé la fillette, jusqu’alors scolarisée en 6ème année, à s’isoler de plus en plus ; depuis quelques temps, elle ne sort plus sans se couvrir le visage, et ce n’est pas un choix… Grace aux compétences récemment acquises durant son stage au CHU d’Angers, le Dr.M.Koné a pu l’opérer lui-même à Bamako, au CHU Mère-Enfant « Le Luxembourg ». Deux interventions sont nécessaires pour préserver la peau et parvenir à dissimuler les cicatrices dans le pli du cou : la première, sur le visage, a eu lieu le 17 Aout dernier ; la seconde, pour le cou, est programmée pour le Mercredi 9 Novembre. Cela suppose à chaque fois une hospitalisation d’une semaine. Entre temps, pour les pansements et le suivi de la cicatrisation, Maïmouna reste sous surveillance à Bamako, où elle vit chez un oncle accompagnée de sa mère.

Les résultats de la première intervention ont été très satisfaisants, et les suites sans complications. Depuis plusieurs semaines, Maïmouna n’a plus aucun pansement, seulement une crème corticoïde à appliquer pour parfaire la cicatrice.

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20 Juin 2017 

Comme prévu, pour préserver la peau et dissimuler les cicatrices dans le pli du cou, les interventions ont eu lieu en deux temps: Aout et Novembre 2016, avec à chaque fois, une hospitalisation d’une semaine. L’association a en outre pris en charge surveillance et soins post-opératoires, ainsi que le séjour de Maïmouna et sa mère à BKO pendant environ cinq mois.

La jeune fille est rentrée au début de l’année dans son village du Pays Dogon; son timide sourire retrouvé est le plus joli des remerciements.

Maïmouna Tembine